thème : international
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

jeudi 14 avril 2016 à 19h

Centrafrique : un destin volé. Histoire d'une domination française

Rencontre avec Yannis Thomas

En collaboration avec Survie 13

couv_

Embourbée dans une guerre civile qui ne dit pas son nom, la France désigne, en ce début d'année 2014, le responsable du chaos à ses yeux : Michel Djotodia. François Hollande n'avait d'ailleurs pas caché son sentiment sur le dirigeant centrafricain, déclarant fin 2013 : « On ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, voir même a laissé faire. »

Dont acte. Du 1er au 3 janvier, Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense et missus dominicus du président français pour les affaires africaines, effectue une tournée auprès des parrains de la Centrafrique - les chefs d'État du Tchad, du Gabon et du Congo-Brazzaville - pour leur faire valider le départ de Djotodia. C'est rapidement chose faite. Le 10 au matin, Michel Djotodia annonce sa démission et s'envole pour le Bénin. Sans rire, François Hollande déclarera lors de ses vœux à la presse le 14 janvier : « Nous n'avons pas vocation à choisir les dirigeants de la Centrafrique. La France, elle aide, mais elle ne se substitue pas. […] Je veux en terminer avec ce qui était, depuis quarante ans, la politique de la France avec la Centrafrique comme avec une partie de l'Afrique, où on défaisait et on faisait les présidents de ce pays. C'est fini ! »

Qu'a fait la France en Centrafrique, son ancienne colonie ? Que fait-elle encore dans ce pays marginalisé d'Afrique centrale ? Quel y est le jeu des ingérences étrangères ? Pour quelles raisons économiques et diplomatiques ?

Des compagnies concessionnaires au sacre de Bokassa, des mutineries des années 1990 à l'assaut de l'armée française sur Birao en 2007, cet ouvrage revient sur ce qui a fait de la RCA un pays emblématique du système de la Françafrique. Il décrypte aussi les volontés d'influence et d'ingérence d'autres États, comme le Tchad, le Congo-Brazzaville ou l'Afrique du Sud, affinant l'analyse des crises successives qui ont secoué le pays ; et montre le rôle central des enjeux économiques, et notamment des ressources naturelles, dans les motivations des entités en lutte aux niveaux national comme international.

Ouvrier agricole et titulaire d'un master en économie internationale, Yanis Thomas est membre du comité éditorial de Billets d'Afrique, le journal mensuel de l'association Survie.

Source : http://transit-librairie.org/event/centrafriq...