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de Marseille et sa région

Les armes chimiques

Café repaire avec Bernard Genet

L'utilisation d'armes chimiques a fait atteindre à la crise syrienne en août 2013 son plus haut niveau d'intensité internationale au point que tout était prêt pour que cette crise change brutalement d'échelle et devienne une vraie guerre internationale impliquant directement les États-Unis, l'Otan, et la France à l'image de la guerre de Lybie en 2011 ou de celles de Yougoslavie en 1999 et d'Irak en 2003.

La désescalade soudaine a été provoquée par la proposition commune de la Syrie et de la Russie de détruire les armes chimiques détenues par la Syrie. La mise en œuvre de cet engagement passait par l'adhésion de la Syrie à la Convention internationale sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'usage des armes chimiques et sur leur destruction (CIAC). L'opinion publique et les grands médias découvraient ou redécouvraient alors l'existence de cette convention et de l'organisme en charge du contrôle de son exécution l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). La soudaineté de l'apparition de cette organisation dans le champ médiatique lui valut quelques semaines plus tard un prix Nobel de la paix impromptu.

Les armes chimiques sont les armes destruction massive les plus anciennes puisque leur utilisation par les grandes puissances européennes remonte à environ un siècle. Très critiquées après la Première guerre mondiale elles furent alors condamnées mais sans beaucoup de conséquences pratiques. Elles continuèrent d'ailleurs à être utilisées dans les guerres coloniales et à être fabriquées abondamment partout et exportées sans réserve.

Résultat : une prolifération et une dissémination mondiale de ces armes. Mais paradoxalement elles furent très peu utilisées et après la deuxième guerre mondiale il fallut attendre la guerre du Vietnam pour que soient utilisés massivement de nouveaux produits chimiques non plus pour tuer des combattants mais pour transformer le théâtre des opérations militaires en détruisant le couvert végétal du pays.

Aujourd'hui les trois catégories d'armes de destruction massive : chimiques, nucléaires, et biologiques sont chacune soumises à un contrôle international spécifique. Mais les armes chimiques connues sont les seules dont la destruction soit parvenue à un stade très avancé.

Cette histoire parallèle des différentes armes de destruction massive conduit à une réflexion sur les relations étroites entre les progrès de la science et ceux de la guerre dans une économie dominée par le profit.

Bernard Genet est membre de l'association Comaguer.

Fokus 21 transmettra ce Repaire en direct sur le Net : http://www.livestream.com/lateleduplateau

Source : http://equitablecafe.org
Source : message reçu le 8 avril