thème : culture
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jeudi 7 mars 2013 à 18h30

« Faire quelque chose » de Vincent Goubet

MRAP 13 & collectif Nosotros

Projection-Débat-Expo-Musique

Documentaire avec la participation de Raymond Aubrac, Stéphane Hessel, Lise London, Cécile Rol-Tanguy, Madeleine Riffaud, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Jacqueline Olivier-Timbaud...

C'est aussi pour nous l'occasion de rendre hommage à Stéphane Hessel qui témoigne dans ce film et de saluer avec respect, celui qui avait choisi de résister jusqu'au bout...

FAIRE QUELQUE CHOSE

Le mot du réalisateur.....

À travers Faire quelque chose, j'ai essayé de m'inscrire dans un genre documentaire qui m'était cher, le film de témoignage avec des influences fortes comme Le chagrin et la pitié de Marcel Ophuls, Shoah de Claude Lanzmann, Mémoires d'immigrés de Yamina Benguigui…

Les règles du jeu étaient simples faire un film avec quasiment "que du témoignage".

Avec le soutien de Yves Blondeau, le conseiller historique du film et celui d'associations comme l'AERI (L'association de Lucie, Raymond Aubrac et de Serge Ravanel), j'ai pu rencontrer plus de 50 anciens résistants qui ont été actifs dans des régions diverses. Au final, 35 témoins sont présents dans le film.

Stéphane Hessel était l'un d'eux. Nous l'avons filmé avant la sortie d'Indignez-vous, son livre qui l'a rendu connu du grand public. Bien que nous n'étions à l'époque rattachés à aucune structure de production ou aucun diffuseur, Stéphane Hessel nous a accueilli chez lui en toute simplicité. Nous étions un petit groupe de trois jeunes entre 20 et 30 ans.

La dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, c'était en décembre 2012, il se réjouissait de la sortie de Faire quelque chose que je lui avais envoyé en DVD et je crois que ce qui lui faisait particulièrement plaisir, lui qui avait été presque surmédiatisé, c'était qu'il y tienne une place tout à fait modeste qui ne le distingue pas plus des autres résistants qui comme lui s'étaient engagés dans la lutte.

Cette grande diversité dans les portraits du film lui avait probablement plu. Elle est aussi dans le film un moyen de redonner à la Résistance sa dimension d'œuvre collective.

Le moteur de ma démarche a été l'envie de découvrir ces personnes et de comprendre cet esprit de résistance qui les a unis et ce qu'il en reste aujourd'hui. J'ai souhaité que les témoins puissent se servir de nous pour dire ce qu'ils sont et exprimer des choses profondément humaines jusque dans leurs paradoxes.

La mémoire est une machine déroutante et imparfaite quand elle se grippe mais fascinante quand elle libère des émotions et des souvenirs tellement palpables.

En écoutant et en observant les témoins, j'ai pu me rendre compte au bout d'un certain temps que je n'avais plus en face de moi un ou une nonagénaire. Je ne voyais plus les rides, je ne sentais plus la fatigue ni la lassitude. Une intensité autre emplissait leur regard, le débit de la parole changeait, les intonations ou les expressions n'étaient plus les mêmes.

Pendant un temps, j'avais en face de moi une jeune femme ou un jeune homme de 20 ans qui vibraient, qui s'emportaient et qui retrouvaient une révolte et une insoumission qui ne les avait jamais quitté.

Source : http://www.millebabords.org/spip.php?article2...