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jeudi 6 septembre 2012 à 18h30

Festival "Terres de Résistance" - Martigues

En partenariat avec Les Amis de la Fête

« Écran de crise »

Tarif unique : 10 euros

  • 18h30 : Debtocracy

Le documentaire qui secoue la Grèce

Aris Hatzistefanou et Katerina Kitidi Grèce, 2011, 1h14mn

Depuis des mois on entend que nos malheurs viennent de ces inconscients d'Hellènes, qui auraient voulu un État providence sans vouloir en payer le prix, des gens irréalistes qui se seraient complu dans le farniente, le fonctionnariat, le non paiement des impôts et des taxes et auraient ainsi ruiné leur pays et nous avec par effet boule de neige. Et arrivèrent deux journalistes qui remirent un peu les pendules à l'heure. Aris Hatzistefanou, bien que jeune trentenaire, est un vieux briscard du journalisme, ancien correspondant pour la BBC, notamment en Palestine ; Katerina Kitidi est éditrice en chef de la télé indépendante TVXS. Et ils ont décidé, face aux contre-vérités largement diffusées par le pouvoir en place et les milieux financiers, de resituer la dette dans son contexte, sans tomber dans l'angélisme.

Les documentaristes font un parallèle très clair avec la situation de l'Équateur du très chaviste Correa qui, frappé par une dette colossale, a fait le choix de créer d'abord une commission d'audit de la dette publique avant tout remboursement, afin de déterminer la part de la « dette odieuse » qu'il n'est pas question pour l'état amazonien de rembourser.

Le film rappelle aussi combien la dette est une construction du capitalisme qui a favorisé l'endettement des ménages pour acheter la paix sociale à coup de vies à crédit. Il montre aussi bien combien l'euro repose sur la distorsion entre les économies de quelques pays centraux et leur périphérie. Il démonte dans la foulée le modèle allemand, qui repose sur le gel des salaires depuis dix ans des salariés les plus pauvres. Quant aux solutions pour la Grèce, les auteurs n'y vont pas par quatre chemins : refus des plans de rigueur européens dont on sait très bien qu'ils ne sont pas destinés à sauver la Grèce mais à préserver les banques françaises ou allemandes qui chuteraient en cas de banqueroute du pays, sortie de l'euro, nationalisation des banques pour éviter la fuite des capitaux. En Grèce, le petit film financé par une souscription a imposé l'idée d'un audit, tandis qu'il est invité partout en Europe pour apporter un son de cloche différent. On ne dira jamais assez que le cinéma peut renverser des murs, parfois celui des banques.

  • 20h00 : Buffet offert par « les Amis de la Fête »
  • 21h00 : Dans la tourmente

Un film de Christophe Ruggia

Avec : Clovis Cornillac, Mathilde Seigner, Yvan Attal

Patrons voyous qui emportent la caisse, déménagent les usines sous la garde de leurs nervis, commissions et rétrocommissions occultes dont la fange vient éclabousser les sommets de l'État ; trois cents, cinq cents, mille salariés sur le carreau… Chaque jour ou presque, l'actualité roule sa charge de malheur jusqu'à l'assourdissement. Au risque du trop-plein dont le flux emporte les réalités humaines. Christophe Ruggia va, lui, s'en emparer, arracher à la tourmente quelques destins modestes, les jeter aux coups du sort délivrés des jougs longtemps imposés. Ce sera d'abord, avec des accents grandioses d'opéra, toute une chorégraphie de camions énormes issus des flancs d'un ferry pour on ne sait quelle tâche. Ils filent dans la nuit entre Fos et l'étang de Berre, terres industrielles de Marseille que l'on ne verra pas autrement. Là, dans une maisonnette ouvrière, vivent Franck, Hélène (Clovis Cornillac et Mathilde Seigner) et leurs deux enfants. Délocalisation et licenciements rôdent une fois de plus autour de l'usine qui les emploie. Une fois de trop.

Séance en présence du réalisateur Christophe Ruggia


Cinéma Jean Renoir
jean.renoir1@club-internet.fr
Tel: 04 42 44 32 21

Toutes les infos sur : http://cinemajeanrenoir.blogspot.fr/

Source : message reçu le 21 août